Peut-on se confier à ses parents ?

 

 

À l’adolescence puis à l’entrée dans la vie adulte, la question de la confiance avec les parents devient un véritable sujet intérieur. Peut-on tout leur dire ? Est-ce sain ? Sont-ils capables d’entendre nos vérités ? La réponse n’est ni simple ni universelle : elle dépend des parents… et de soi.

 

 Pourquoi a-t-on besoin de se confier à ses parents ?

Nos parents sont souvent les premières figures d’attachement. Ils nous ont vu grandir, tomber, apprendre, et parfois chuter. Il est naturel, à certains moments, de vouloir leur parler de nos émotions, de nos doutes, de nos erreurs, de nos rêves, ou même de nos colères.

Exemple concret :

Lisa, 22 ans, fait une crise d’anxiété depuis plusieurs mois, mais n’en parle à personne. Un jour, elle craque et décide d’en parler à sa mère. Contre toute attente, sa mère réagit avec douceur et bienveillance. “Je ne savais pas que tu allais si mal”, lui dit-elle. Cette conversation devient un tournant dans leur relation.

 

 Quand se confier devient difficile, voire dangereux

Mais pour d’autres, se confier à ses parents n’est pas une option sécurisante. Certains parents peuvent être :

  • Jugeants (“Tu n’aurais jamais dû faire ça !”)

  • Indisponibles émotionnellement (“C’est pas grave, tu te prends trop la tête.”)

  • Intrusifs (“Je vais appeler ton patron pour régler ça !”)

  • Incapables d’entendre certaines vérités (sexualité, échecs, conflits familiaux…)

Exemple concret :

Mehdi, 19 ans, a arrêté ses études mais ne l’a pas dit à ses parents. Le jour où il se confie, son père explose de colère, le menace de couper les vivres et le traite de “bon à rien”. Mehdi se referme, et regrette d’avoir parlé. Il mettra du temps à se reconstruire seul.

 

Se confier ou non ? 5 questions à se poser

Avant de parler à ses parents, il est utile de se poser ces questions :

  1. Sont-ils capables d’accueillir mes émotions sans me juger ?

  2. Est-ce que je me sens en sécurité émotionnelle avec eux ?

  3. Cherché-je une solution… ou juste une écoute ?

  4. Suis-je prêt(e) à entendre une réponse qui ne me conviendra peut-être pas ?

  5. Ai-je d’autres personnes à qui je peux parler (amis, psy, mentor) ?

 

Se confier, mais avec des limites saines

Il ne s’agit pas de tout dire ou de tout cacher. Il est possible de :

  • Choisir les sujets : ce qui concerne ton intimité ou tes décisions personnelles peut ne pas avoir à être partagé.

  • Choisir le parent avec lequel tu as le lien le plus sûr.

  • Tester la réceptivité en abordant un sujet plus léger au départ.

  • Utiliser des supports extérieurs (“J’ai vu un documentaire sur l’anxiété, ça m’a parlé, et toi t’en penses quoi ?”)

Exemple concret :

Camille, 25 ans, confie à sa mère qu’elle songe à quitter son CDI pour devenir freelance. Elle craint d’être jugée, mais sa mère lui dit : “Je n’aurais jamais osé faire ça à ton âge. Raconte-moi ton projet.” Cette ouverture crée un espace de confiance.

 

 Et si ce n’est pas possible ?

Si tu ne peux pas te confier à tes parents, ce n’est pas de ta faute. Certaines générations n’ont pas appris à parler, à écouter, ou à valider les émotions. D’autres parents portent leurs propres blessures, leurs peurs ou leur rigidité.

👉 Il est alors essentiel de se tourner vers :

  • Des amis de confiance

  • Un psychologue ou thérapeute

  • Un coach de vie ou mentor

  • Des groupes de parole ou forums sécurisés

 

 3 livres à lire pour approfondir ce sujet :

1. "Parents toxiques" – Susan Forward

Un classique pour comprendre les mécanismes parentaux nuisibles, et comment s’en libérer pour devenir soi-même.

2. "Guérir de sa famille" – Danièle Flaumenbaum

Une approche douce et éclairante pour comprendre l’héritage émotionnel et retrouver sa place en tant qu’adulte.

3. "Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)" – Marshall B. Rosenberg

Sur la communication non-violente : un outil puissant pour apprendre à s’exprimer sans blesser et à écouter sans juger.