Quand aimer fait mal : la dépendance affective

 

Tu sais, parfois on pense que c’est de l’amour.
Mais en vrai… c’est surtout de la peur.

Peur d’être seul·e.
Peur de perdre l’autre.
Peur de ne pas être aimé·e.

Et du coup, on s’accroche.
On s’oublie.
On accepte tout, même ce qui nous fait du mal.
On devient dépendant·e de l’attention, des messages, des "je t’aime".

Et ce n’est plus de l’amour… c’est de la survie émotionnelle.

 

Comment savoir si tu es en dépendance affective ?

Pose-toi ces questions :

  • Est-ce que je ressens un vide quand la personne ne me parle pas ?
  • Est-ce que j’ai l’impression que je ne vaux rien sans elle/lui ?
  • Est-ce que je me plie à tout pour ne pas être quitté·e ?
  • Est-ce que je suis jaloux·se, stressé·e ou angoissé·e en permanence ?
  • Est-ce que je donne plus que je reçois, en espérant être "suffisant·e" ?

 Si tu te reconnais dans plusieurs de ces phrases, c’est que tu es en train de te perdre pour garder quelqu’un.

Et ça… ce n’est pas aimer.
C’est avoir peur d’être abandonné·e.

 

Mais pourquoi on tombe dedans ?

Parce qu’on a tous un besoin naturel d’amour.
Mais parfois :

  • On n’a pas été assez rassuré·e quand on était plus jeune

  • On a peur de ne pas être "aimable" tel·le qu’on est

  • On a appris à chercher l’amour en donnant tout, même notre paix

Alors on croit que l’autre est la seule source d’amour possible.

Comment s’en sortir ?

  1. Reconnais que ce n’est pas de l’amour quand ça fait mal tout le temps.
    L’amour ne devrait pas te faire pleurer tous les soirs.

  2. Apprends à t’aimer toi-même un peu plus chaque jour.
    Ce n’est pas égoïste, c’est vital.

  3. Fais des choses pour TOI : sport, art, amis sincères, projets perso.
    Plus tu construis ta vie, moins tu dépends de quelqu’un pour exister.

  4. Parle à quelqu’un de confiance.
    Tu n’as pas à porter ça seul·e.

  5. Remplace ces phrases :

  • "Sans lui/elle je ne suis rien" → "Je suis quelqu’un, même seul·e."
  • "Il/elle va finir par m’aimer plus si je change" → "Je mérite d’être aimé·e tel·le que je suis."

À retenir

Tu ne dois pas te transformer pour être aimé·e.
Tu ne dois pas t’effacer pour qu’on reste.
Tu ne dois pas souffrir pour mériter l’amour.

Si quelqu’un t’aime, vraiment, il te laissera respirer.
Il/elle ne t’écrasera pas.
Et toi, tu n’auras pas besoin de te supplier pour exister.

 

"Est-ce que je m’oublie pour aimer ?"

 Objectif :

Aider les jeunes à reconnaître les signes de dépendance affective, à se reconnecter à eux-mêmes, et à construire une relation plus saine avec eux-mêmes… et les autres.

Durée : 30 à 45 minutes

Âge conseillé : 13 à 18 ans

Matériel :

  • Fiches imprimées ou feuilles blanches

  • Stylos, feutres

  • Tableau ou paperboard pour les échanges

Auto-test express (10 min)

Distribue ou lis les affirmations suivantes. Les jeunes cochent ou notent OUI / NON :

  • J’ai peur d’être seul·e.

  • Je me sens vide quand je n’ai pas de message ou de nouvelles.

  • J’ai besoin de plaire pour me sentir bien.

  • Je fais passer les besoins des autres avant les miens.

  • J’accepte des choses qui me dérangent par peur d’être abandonné·e.

  • Je me sens moins bien quand je ne suis pas aimé·e ou validé·e.

Débrief collectif (anonyme ou volontaire) :

"Qu’est-ce que ça vous fait de lire ces phrases ? Est-ce que certaines résonnent avec vous ?"

 

Moi, sans l’autre (10-15 min)

Demande-leur de remplir une fiche avec les phrases suivantes :

Ce que j’aime faire quand je suis seul·e :
Ce qui me rend unique :
Une qualité que j’ai oubliée chez moi :
Une chose que je veux faire pour MOI cette semaine :

Objectif : revenir à soi, se reconnecter à ses envies, ses forces, sa valeur.

3. Discussion ouverte ou cercle de parole (10-15 min)

Propose une phrase de départ :

"Est-ce qu’on peut aimer quelqu’un sans s’oublier soi-même ?"

Ou bien :

"C’est quoi une relation saine, pour vous ?"

Laisse l’espace libre, sans pression. Juste une écoute active et bienveillante.

 

Variante "créa" (optionnelle) :

Fais-les écrire une phrase d’ancrage sur une carte ou une feuille décorée :

"Je suis assez tel·le que je suis."
"Mon bonheur ne dépend pas d’une personne."
"Je me choisis, même si c’est difficile."

Ils peuvent l’accrocher dans leur chambre ou garder dans leur portefeuille.

 

3 livres faciles à lire pour les jeunes sur l’amour de soi et la dépendance affective

1. Je m’aime enfin ! – de Aurore Malet-Karas

 Un petit guide écrit dans un langage simple, pour apprendre à s’aimer, se respecter, poser des limites, et sortir de la dépendance affective.

2. L’amour commence par soi – de Saverio Tomasella

 Clair, bienveillant et très accessible, ce livre aide à comprendre pourquoi on s’attache trop et comment apprendre à s’aimer autrement.

3. Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une – de Raphaëlle Giordano

Un roman initiatique, fluide, positif, sur le changement intérieur et la reconquête de soi. Parfait pour les jeunes qui aiment les histoires inspirantes.